Trou noir

Dans le silence d’un bâtiment industriel vidé de ses voix, un passage s’ouvre — ou peut-être se referme. Trou noir explore ce seuil incertain entre lumière et disparition. Prise dans les anciens ateliers Brusson, à Villemur-sur-Tarn, cette photographie capte l’instant fragile où l’histoire devient matière, où l’oubli s’imprime dans les murs.

La lumière, dure et oblique, coupe l’espace comme une cicatrice. À gauche, à droite, le bois usé, les vitres tremblantes, les ferronneries fanées racontent sans parler. Et au bout, un mur d’ombre. Rien. Ou tout. Le trou noir n’est pas une absence, c’est un appel. Celui de ce que l’on refuse de voir, de ce qui persiste malgré la ruine.

Trou noir n’est pas seulement une photographie d’un lieu industriel abandonné. C’est une image de bascule : entre passé et futur, entre mémoire ouvrière et néant patrimonial. Une image pour se souvenir. Ou pour ne pas oublier que l’oubli, lui aussi, laisse des traces.